La voix de «La Mirande» dans la protection du patrimoine d'Agen
La voix de «La Mirande» dans la protection du patrimoine d'Agen
La voix de «La Mirande» dans la protection du patrimoine d'Agen
La municipalité d'Agen est en train de se doter d'une aire de valorisation du patrimoine (AVAP) pour remplacer l'actuelle zone de protection du centre historique. En même temps, un nouveau plan local d'urbanisme (PLU) de l'agglo est en préparation. Il s'imposera aussi à Agen. Tout devrait se jouer avant l'été prochain. L'occasion pour Michel Couderc, le président de «La Mirande», association de défense du patrimoine, de faire entendre sa voix et ses différences.
Vous demandez que le délai qui court jusqu'à l'été soit prolongé?
Le temps risque de manquer. Il faut deux ans pour faire un état complet du patrimoine architectural, urbain, paysager et archéologique. Le relevé et le diagnostic doivent être exhaustifs tant pour les édifices exceptionnels ou remarquables que pour les immeubles plus modestes qui forment le tissu urbain et dessinent aussi le visage de la ville. Et que dire du dialogue avec les Agenais ? Certes, il va débuter avec la présentation de l'étude, mais il doit se poursuivre et s'intensifier dans les mois qui viennent, car la concertation avec le public est désormais une obligation constitutionnelle. Enfin, l'AVAP et le PLU ne doivent pas être en contradiction. Il faut donc prendre le temps de coordonner ces 2 procédures qui avancent séparément. Nous demandons donc que les délais soient prolongés de plusieurs mois.
Une AVAP, mais pour quel projet ?
Le projet ne peut être que global : reconquérir le centre-ville affaibli économiquement par l'attraction commerciale de la périphérie, humainement par le vieillissement et l'appauvrissement de ses habitants et dans son patrimoine par la dégradation du bâti. 70 % des logements vacants de l'agglo et 60 % de ses logements indignes se situent à Agen. L'AVAP doit donc servir à la fois à protéger, à valoriser et à rénover. Protéger, en priorité, les rues et les places médiévales de l'hypercentre et les deux axes de République et de Carnot en interdisant toute démolition et adjonction. Valoriser le patrimoine menacé ou délaissé. Mettre en valeur le tracé des remparts des XIIe et XIVe siècles. Sur le Gravier, déplacer les garages parasites, sauver l'hôtel Hutot de la Tour victime de l'échec d'un programme inadapté, renforcer les plantations d'alignement d'arbres et leur perspective monumentale. Rénover et remodeler l'espace urbain et paysager là où il est devenu illisible ou informe. Ainsi, la place du Pin est indigne d'une entrée de ville, tant du côté du multiplexe que du côté du jardin public qui doit être étendu, recréé, dégagé pour redevenir ce qu'il était : le pendant du jardin de Jayan. Ensuite, identifier des îlots fortement dégradés où la rénovation, voire la reconstruction s'imposent. Des formules mixtes de commerce et d'habitation ont fait leur preuve dans d'autres villes anciennes. Il faudrait s'en inspirer. Mais dans tous les cas, à l'intérieur ou hors de l'AVAP, la création de nouveaux jardins et d'espaces de jeux et de détente est indispensable si l'on veut faire revenir les générations d'actifs et leurs jeunes enfants. L'avenir d'Agen en dépend.»
source : La Dépêche du Midi
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