Deux victoires en dix-neuf matches officiels cette saison, douze défaites d'affilée toutes compétitions confondues, cinq revers à domicile déjà comptabilisés en sept rencontres à Armandie pour ce qui est du Top 14 : le SUA enfile les statistiques négatives au même rythme qu'il retire des motifs de satisfaction à chacune de ses sorties.

Assailli par la presse, samedi soir, c'est tout juste si le directeur exécutif du Sporting union agenais, Mathieu Blin, a sourcillé au moment de lâcher, serein : «Entre le début du championnat et la fin, quoi qu'il arrive, on sera plus grand et plus fort. Le club sera plus fort.» Du côté des joueurs aussi, on est ressorti plus ragaillardi que jamais de cette défaite face à Grenoble, comme le laisse entendre la déclaration du capitaine Lionel Mazars : «C'est quasiment notre match référence en termes d'état d'esprit.»

«Allo Armandie, nous avons un problème»

Quand on sait que, la semaine précédant la rencontre face au FCG, le SUA avait fait sienne une phrase tirée du film Apollo 13, «la défaillance n'est pas une option», on se dit que, peut-être, on n'est plus tout à fait sur la même planète. «Allo Armandie, nous avons un problème», aurions-nous envie de rétorquer à un groupe qui a perdu au fil des semaines tous ses leaders, blessés ou non, et qui engendre davantage de résignation que de rébellion dans les rangs mêmes de ses supporters les plus fidèles.

Une mobilisation lancée sur les réseaux sociaux en fin de semaine dernière pour organiser une haie d'honneur à l'arrivée des joueurs agenais au stade Armandie samedi après-midi, comme cela s'était fait l'an dernier à Brive et Grenoble, n'a rassemblé que 31 spectateurs munis de drapeaux et fumigène. Quant aux abonnés, certains n'hésitent plus à affirmer qu'ils se sentent floués lorsqu'ils reçoivent les SMS du club annonçant la vente flash de billets à moitié prix, comme ce fut le cas vendredi dernier. Non il n'y aura pas plus de crise que de révolution à Agen cette saison. Il y a désormais quelques semaines que l'on a assimilé que la saison blanche sportive, sans risque financier pris au niveau du recrutement, pesait moins lourd dans la balance que la santé financière du club.