Abdelatif Benazzi : «J'ai du respect pour Agen»
Abdelatif Benazzi : «J'ai du respect pour Agen»
Abdelatif Benazzi : «J'ai du respect pour Agen»
Ancien seconde ligne du SUA et de l'équipe de France, Abdelatif Benazzi est aujourd'hui le manager sportif de Montpellier. Nous l'avons rencontré à Agen, ce jeudi.
Abdelatif, que représente le SUA pour vous ?
Ma carrière de rugby en France, je la dois modestement à Agen. J'ai eu la chance d'avoir été approché par ce club dans sa grande période avec des gens valeureux que je garde dans mon c?ur même si certains sont partis. Et ces bénévoles qui m'ont aidé, accueillis pour être dans les meilleures dispositions. C'est une approche que je mets en place à Montpellier. Cette qualité d'accueil est primordiale.
Quel est votre rôle à Montpellier ?
J'ai rencontré une personne exceptionnelle. Altrad (le président) compte beaucoup pour moi. Il a voulu donner un nouvel élan au club après la crise de l'an dernier. J'accompagne Jake White pour son intégration en France et son projet. Il faut un relais entre le président et le sportif. Je ne suis pas là pour faire le plan de jeu, c'est la responsabilité de notre entraîneur champion du monde. Je m'assure que les fondations et les moyens soient donnés à ce service-là.
De l'émotion dimanche de retrouver Agen ?
J'ai du respect pour ce club au-delà de mon histoire personnelle. Il y a une forte identité de jeu. J'ai mis en garde mon équipe car sur ce point, ils sont mieux que nous. On a beaucoup de champions mais on n'est pas champion car on n'a pas trouvé notre collectif. J'ai tout mis en ?uvre pour que les Agenais soient bien reçus. Une escorte les accompagnera de leur hôtel au stade. Ça coûtera à Philippe Sella une boîte de pruneaux à l'armagnac pour mes bénévoles ! Le maillot d'Agen a plus d'un siècle, celui de Montpellier a trente ans. Sur ça, ils ont un point de plus.
Agen, plus petit budget du Top14, est-il voué à faire l'ascenseur ?
Le rugby va vers les métropoles. Des personnes peuvent enclencher la machine. Les clubs sont gérés comme des entreprises. Être à la merci d'une personne, tu ne peux pas. UPSA est là. Je souhaite vivement que Gifi fasse quelque chose pour le club.
Agen, 13e avec beaucoup de points perdus, vous en pensez quoi ?
A Pau, je ne sais pas comment ils perdent. Contre Toulouse et Castres, c'est la naïveté.
J'espère qu'ils ne vont pas se réveiller contre nous. En rugby, il n'y a pas de logique. Il faut de l'humilité. L'état d'esprit de cette équipe à Grenoble avec des soi-disant réservistes me prouve que la culture agenaise est dans les gènes. C'est ce qu'on souhaite mettre en place à Montpellier.
Qu'avez-vous déniché à la vidéo ?
Si Agen est pris physiquement, ça peut baisser les bras dans les vingt dernières minutes. Il manque un peu de puissance. Ça compense par la vivacité, l'opportunisme propre à l'Agenais. Un 9 qui joue vite le ballon, un 10 qui va chercher à l'intérieur. Il y a toujours un soutien permanent. Sur ce point-là, Agen est très fort.
Votre début de saison a pris un coup d'arrêt en perdant à domicile contre Toulouse.
A un moment donné, on a rencontré une équipe plus forte que soi. Les coaches essaient des nouveautés et il faut du temps. Notre crainte, notre combat, c'est nous-mêmes.
Quel est l'objectif de votre président ?
On a la capacité d'être dans les quatre premiers. Quand les ingrédients seront là, on aura une équipe forte collectivement et individuellement, notamment en mêlée et dans le jeu au sol. On aura l'équipe la plus puissante du Top 14. Je pense qu'on a un handicap au centre avec pas mal de blessés.
Un jeu purement sud-africain ?
Ce sont les journalistes qui disent ça ! On a un plan de jeu établi de match en match. C'est l'adaptabilité qui fait que vous êtes une bonne équipe ou pas. Le championnat demande un bon jeu d'avants avec une mêlée performante.
La mêlée d'Agen progresse. Dernièrement, elle a rivalisé avec celle de Toulon. Vous l'avez décryptée ?
Elle a du vice ! On a envoyé quelques clips à l'arbitre notamment sur l'anticipation en mêlée. On a insisté sur la mêlée et la touche cette semaine malgré la coupure. Pour embêter Agen, il faut les priver de ballons et être vigilants sur les relances. Ce Balès, on va le surveiller comme du lait sur le feu !
Duel attendu entre Narjissi et Du Plessis ?
Du Plessis, il faut pas le chercher. S'il s'énerve, il peut faire des dégâts !
Vous verriez-vous, un jour, avoir un poste au SUA ?
C'est le destin. On ne sait pas ce qui va se passer demain. J'ai un bon projet avec Montpellier. Je m'inscris dans la durée.
source ; la depeche
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